La notion de

Le dispositif Girardin industriel est un mécanisme de défiscalisation puissant, destiné à encourager l’investissement privé dans les économies ultramarines. Il repose sur un principe singulier dans l’univers fiscal et patrimonial : la perte volontaire de capital, que l’on désigne par l’expression « fonds perdus ». En effet, la contrepartie de l’investissement est une réduction colossale de l’impôt sur le revenu de l’investisseur.

 

Rappel du mécanisme et du cadre légal

Le Girardin industriel permet à un contribuable domicilié en France métropolitaine de profiter d’une réduction d’impôt supérieure au montant de son investissement (entre 110 % et 117 %). Pour cela, il finance l’acquisition de biens industriels destinés à être exploités dans un DROM ou un COM, par le biais d’une société en nom collectif (SNC) ou d’une société par actions simplifiée (SAS).

La réduction fiscale est octroyée en une seule fois comme susmentionné, et elle est conditionnée à un engagement de location de 5 ans par l’exploitant local. L’investisseur, quant à lui, n’attend aucun retour financier au terme de l’opération : il renonce au remboursement de son apport. Ce renoncement volontaire est ce qu’on appelle les fonds perdus. En savoir plus sur euodia. fr.

 

La logique des fonds perdus : un paradoxe fiscal et patrimonial

Dans le paradigme classique de la gestion de patrimoine, un investissement est destiné à produire un rendement ou à générer une plus-value. Le Girardin industriel en fonds perdus rompt avec cette logique. Le capital investi n’est ni remboursé, ni valorisé, et le gain prend exclusivement la forme d’une économie d’impôt, obtenue dès l’année suivant celle de l’investissement.

Ce paradoxe fiscal repose sur une équation simple : perdre 100 pour économiser 115. Sur le plan économique, cela s’apparente à une opération spéculative à rendement immédiat (et non garanti) ; sur le plan patrimonial, il s’agit en réalité d’une consommation de capital au service d’une stratégie d’optimisation fiscale.

L’impact est double :

  • la réduction de l’assiette patrimoniale : les liquidités sont irrémédiablement consommées, sans création d’actif
     
  • les risques juridiques et fiscaux : en cas de remise en cause du montage par l’administration (non-respect de la condition de location, défaillance de l’exploitant, etc.), des intérêts et des pénalités s’appliquent.

 

Une solution de niche pour les contribuables fortement imposés

Le Girardin industriel trouve sa pertinence maximale auprès des contribuables soumis à une pression fiscale marginale élevée, typiquement ceux dont le TMI atteint 41 % voire 45 %. Dans ce contexte, le rendement implicite du Girardin peut excéder 20% net, à condition que l’opération soit bien structurée et sécurisée juridiquement. 

Toujours est-il que les contribuables à imposition moyenne peuvent tirer profit de ce dispositif en souscrivant à des parts de sociétés (parts de SNC pas exemple) qui sont accessibles à moindre coût. La réduction d’impôt est en effet calculée sur la base de la quote-part de chaque investisseur.

En somme, le Girardin industriel s’inscrit efficacement dans une stratégie de diversification patrimoniale et son intégration dans le portefeuille de placements doit être soumise à une analyse pointue par un conseiller fiscal ou par un conseiller en patrimoine. La réalisation des différentes simulations est requise.

 

Pour conclure, la notion de fonds perdus dans le Girardin industriel est à la fois une opportunité fiscale exceptionnelle et un angle mort patrimonial. Elle interpelle les professionnels du conseil qui doivent composer entre efficacité fiscale immédiate et pérennité patrimoniale. Dans une logique d’optimisation globale, l’investisseur ne devrait pas envisager le Girardin comme un placement, mais comme une dépense à retombée fiscale optimisée.

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